Un service archéologique

Acteur de l’aménagement du territoire, le service archéologique de l’agglo facilite les travaux d’aménagement ; participe à la conservation du mobilier et des sites archéologiques ; développe la recherche et porte l’archéologie et l’histoire du territoire à la connaissance des chercheurs et du public.

Présentation du service archéologique

Le service archéologique a été créé en 2008 afin de faciliter la détection et la sauvegarde d’éléments du patrimoine archéologique susceptibles d’être menacés par des travaux lors d’aménagements. Le service propose une aide à la préparation des projets par la mise en place d’un SIG et la réalisation de prospections. Il joue un rôle de conseil auprès des aménageurs publics et privés, et facilite la relation entre ces derniers, l’État et l’Inrap. Il assure les suivis de travaux dans les 20 communes de la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée. Ces missions participent au bon déroulement des chantiers et simplifient la tâche des aménageurs qui portent des projets sur notre territoire. Le service est composé de deux agents en poste : une archéologue chef de service et une archéologue préhistorienne chargée de médiation. Le service, en collaboration avec les chercheurs et les associations du territoire, développe de nombreuses missions.

Les différentes missions

L’archéologie préventive

En collaboration avec le Service Régional de l’Archéologie (SRA), et l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), le service archéologique réalise les diagnostics et les suivis de travaux lorsque des chantiers ou des programmes d’aménagement démarrent. Une délibération du conseil communautaire permet d’intégrer le service dans l’appel d’offre des fouilles préventives. Aussi, une convention de partenariat avec l’INRAP permet une collaboration sur les diagnostics et la valorisation. Les interventions concernent les projets localisés sur des sites de plus de 3 hectares ou situés dans des zones de présomption de prescription archéologique. La mission consiste à évaluer le sous-sol de manière à déterminer si les vestiges qui peuvent être découverts, nécessitent une campagne de fouilles préventives. Elle assure le lien entre les communes et les services de l’Etat et participe à la valorisation des découvertes, non seulement auprès de la communauté scientifique, mais également du grand public.

Des témoignages uniques

Les fouilles réalisées ont ainsi livré des témoignages archéologiques uniques comme celui du peson grec mis au jour place Molière à Agde et signé d’une inscription remontant au 2ème siècle avant JC. Son existence a fait l’objet d’écrits scientifiques car la découverte est exceptionnelle pour ce type d’objet. Plus récemment, les fouilles menées dans l’église Notre Dame au Grau d’Agde ont permis la découverte de tombeaux et du crâne d’Henri 1er de Montmorency, connétable de France. Une salle d’interprétation retrace les dernières découvertes à l’entrée de l’église. A celle-ci s’ajoute une application permettant de visiter le site lorsque ce dernier est fermé au public, elle est accessible sur place ou sur le site archéodyssée Hérault Méditerranée par le biais d’un QR code à scanner.

La conservation

Le service archéologique pilote et gère les projets. Un inventaire des sites et du mobilier a été réalisé en vue de proposer une meilleure lisibilité de ce patrimoine, il en est ressorti la mise en place de deux projets pilotés et gérés par le service archéologique :
  • la création d’un centre de conservation et d’études (CCE), une structure identifiée sur le territoire dans laquelle pourra être développée la conservation du mobilier archéologique du territoire à l’échelle départementale. Cette structure fédératrice a pour ambition le développement de la recherche sur le territoire. Le projet est réalisé en totale collaboration avec le Service Régional de l’Archéologie (SRA).
  • la mise en place de cette structure implique un inventaire exhaustif des collections du territoire et un reconditionnement de ces dernières selon les normes définies par le Service Régional de l’Archéologie.
  • la conservation et la mise en valeur du site archéologique d’Embonne grâce à deux chantiers PLIE (Plan Local d’Insertion à l’Emploi) et à un chantier SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et De Probation) et à l’entretien régulier réalisé en collaboration avec le Groupe de Recherches Archéologiques d’Agde.

La médiation

Le service archéologique développe la médiation à destination du grand public. Ces actions permettent de le sensibiliser sur le riche patrimoine archéologique que recèle le territoire. Ainsi conférences, rallye archéologique, balades archéologiques, expositions et journées portes ouvertes connaissent un vif succès. Cet aspect médiation a récemment été renforcé par deux projets :

-La médiation auprès des scolaires des 20 communes de l’agglomération par le biais d’ateliers, de cours et de visites de sites en collaboration avec l’Inspection de l’Éducation Nationale. Cette collaboration transforme ce projet en véritable outil pédagogique pour les enseignants et permet de sensibiliser le jeune public à l’archéologie locale. Ce projet repose sur une pédagogie active avec des activités éducatives complémentaires aux enseignements, en cohérence avec les programmes de l’éducation nationale.

-Le projet de valorisation numérique des sites archéologiques du territoire. Les élus de la CAHM ont fait le choix d’utiliser la valorisation numérique comme support de médiation pour la mise en valeur des données scientifiques mises au jour par les chercheurs des différentes institutions publiques et privées. Suite à une assistance à maîtrise d’ouvrage réalisée en 2018 par la société Alterarch Médiation, les nombreux partenaires (associations, chercheurs…) se sont engagés dans ce projet novateur aux côtés du service archéologique de la CAHM et de la société Les Décodeurs Associés en charge de la réalisation du projet.
Un portail web « Archéodyssée Hérault Méditerranée » à la disposition du public à vu le jour en 2020. Ce portail web, accessible à l’adresse : https://archeodyssee-heraultmediterranee.com
se compose de trois entrées principales :

  • une entrée thématique (Découvrir)
  • une entrée cartographique (Se promener)
  • une entrée chronologique (Voyager dans le temps).

Le site a pour vocation, outre de présenter les sites archéologiques du territoire, de mettre en avant les particularités de ce dernier par le biais de trois thématiques : l’eau, le basalte et la viticulture. Afin de réaliser un projet pérenne et proche des attentes du public, des ateliers de co-conception (ux-design) ont été mis en place. Pendant trois ans (2020/2022) un à deux sites du territoire seront valorisés pour, à terme, mettre en valeur tous les sites ayant un intérêt archéologique. Ce mode opératoire permettra à long terme de bénéficier d’un parcours découverte sur les différentes communes du territoire. A titre d’exemple, pour l’année 2020, deux sites ont été valorisés : un lieu unique dans notre région, le site du Bois de Riquet sur la commune de Lézignan-la-Cèbe. Ce dernier présente une faune de 1 million d’années et de l’outillage façonné par l’homme ; ainsi que le site de Notre Dame du Grau d’Agde et plus particulièrement le travail de reconstitution faciale autour du crâne de Henri 1er de Montmorency.

La recherche

Le service archéologique est impliqué dans plusieurs projets de recherche et en favorise d’autres menés sur le territoire.

-La fouille programmée de la Motte II à Agde, est co-dirigée par Céline Gomez (CAHM) et Fabrice Laurent (association IBIS). La recherche sur ce site met en évidence une zone de transbordement du IIe siècle avant J.-C. dans le fond du lit du fleuve Hérault.

-L’étude de l’évolution urbaine de la ville d’Agde au travers de l’étude du mobilier archéologique, des compoix, de la cartographie et des synthèses de sondages archéologiques est également une collaboration entre Céline Gomez (CAHM), Daniela Ugolini de l’université d’Aix-Marseille et l’INRAP.

-Le projet de recherche sur le mégalithisme concerne l’évaluation archéologique du dolmen et de la pierre gravée des Tourals à Nizas, découvertes dans le cadre des prospections inventaires thématiques : Causse et terrasses alluviales du volcanisme des Baumes. Ce projet, porté par Amélie Diaz (CAHM) est le fruit d’une collaboration entre le service archéologique, les associations GREPAM, SPNP, GRAA, l’INRAP et les universités de Montpellier et Toulouse.

Une aide pour les communes

L’agglo propose également aux communes en maîtrise d’ouvrage, les compétences de ses archéologues afin d’assurer un suivi précis des fouilles et de faciliter la médiation.